\> .'J’Trí ■ ■\t:.ï LE BUSTE.\t159 membre de la Société des gens de lettres ; il en était questeur vers 1S50. Les écrivains et les artistes ont toujours trouvé en lui un protecteur sans morgue et un créancier sans mémoire. Il a pour eux des bontés, et, ce qui vaut mieux, des égards. Je pourrais citer un peintre qu’il a littéralement retiré de la Seine, et deux romans qui n’auraient jamais été publiés sans lui. Quel beau dîner il nous a offert á la fin de décem¬ bre ! J’espère cependant que vous me dispenserez de transcrire ici la carte des trois services. Les propriétés immenses qui rapportent à M. d Guéblan un demi-million par année ne sont pas pré¬ cisément à lui. Elles appartiennent à sa sœur et sa commensale, Mme Michaud. Le marquis s’est marié fort jeune à une demoiselle noble qui l’a laissé veuf avec dix mille francs de rente et une fille ù élever. Vers la même époque, sa sœur épousa un démolis¬ seur de châteaux, un chevalier de la bande noire, | dont la profession était d’abattre des chênes pour faire des bûches et de défricher les parcs pour planter des légumes. Cet honnête industriel mourut deux ans après Mme de Guéblan. Sa veuve, riche et sans en- .í ; fants, remit toutes ses affaires aux mains du marquis en lui disant : Administre mes biens, j’élèverai ta fille ; tu me serviras de fermier, je te servirai de gou¬ vernante. Marché fait, on s’établit dans le beau ch⬠teau que M. Michaud n’avait pas eu le temps de dé¬ molir. En travaillant pour sa sœur, M. de Guéblan
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