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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/178

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172 LE BUSTE. grand s’il avait été assez riche, et qu’il livrait, faute

  • I

de mieux, aux marchands de bronzes , sont toutes d’un jet hardi, qui procède du génie de David. 11 + , travaillait passionnément ; ce n’était ni pour l’argent ni pour la gloire, mais pour le plaisir de travailler:’. L’amour de l’artiste pour son œuvre ne peut se com- « parer qu’à la tendresse maternelle : un père même ne sait pas aimer ainsi. Nous adorons de toute la . chaleur de notre àme ces créatures vivantes qui sont sorties de nous. Mais lorsqu’il s’était rassasié de son œuvre, il la donnait. Les marchands avaient bientôt fait de traiter avec lui : il ne faisait payer ni ses pro¬ grès , ni sa vogue, ni sa gloire naissante. La sagesse ¥ paysanne de Mme Fert luttait en vain contre cet es¬ prit de détachement. Elle avait beau rappeler à son fils ses dettes à payer, lés maladies à prévoir et les vacances qu’il s’adj ugeait de temps en temps, car il travaillait par accès , comme tous ceux qui méritent le nom d’ar¬ tiste. Un moulin peut moudre tous les jours, mais un cerveau qui essayerait d’en faire autant, ne don¬ nerait qu’une triste farine. Lorsque Daniel était à l’ouvrage, il ne se serait pas dérangé pour entendre chanter la statue de Meranon ; mais lorsqu’il était dans une veine de plaisir, aucune puissance ne l’eût fait rentrer à l’atelier, pas même la faim, qui a la réputation de chasser les loups hors des bois. Il n’avait qu’une habitude régulière, celle des exercices ■ j'. '4 As