192\tLE\tBUSTE. ‘i — Je crois que je demanderais quelques années de réflexion. — Malheureux ! Ne dites pas cela à Victorine ; voilà i- plus de six mois qu’elle réfléchit. Vous devez trouver ■ un peu singulier que nous ayons agréé deux préten¬ dants à la fois ; c’est une idée à moi. Mon frère ne voulait pas démordre de son avocat; moi, je me cram¬ ponnais à mon gentilhomme. J’ai dit : invitons-les tous deux, Victorine choisira. Je ne sais pas si elle a des préférences ; en tout cas, elle les cache bien. Si vous devenez son ami, vous tâcherez de lui tirer son secret. C’est une mangeuse de livres, une barbouil¬ leuse de cahiers ; elle lit tous les jours, elle écrit tous les soirs ; je saurais bientôt ce quelle pense, si j’étais petit papier. « Tous ceux qui ont posé pour un portrait savent que la première séance est presque toujours dépensée à choisir la pose, à ménager la lumière et à préparer le travail des jours suivants. La coiffure de Mme Mi¬ chaud ne prit pas moins de deux heures. La digne femme avait rêvé un buste rococo avec une coiffure Pompadour. Daniel trouvait qu’elle avait une tète ro¬ maine, le masque énorme, le front étroit, la tête pe¬ tite. Il laissa la ſemmff de chambre s’exténuer à faire et à défaire un édifice impossible, sur lequel chacun disait son mot. Puis il demanda la permission d’es¬ sayer à son tour ; il releva ses manches et fit à son modèle une admirable coiffure de camée ; ce fut l’as¬
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