Aller au contenu

Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

16 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. tunée poursuivraient les lingots d’or et les pépites enfouies dans le roc, sans prendre le temps d’ex¬ ploiter les sables aurifères. Il se dit que la spécula¬ i tion a plus sûre et la plus lucrative consisterait à laver la poussière des mines et le sable des ravins. Dans cette idée, il construisit une machine fort ingé¬ nieuse, qu’il appela, de son nom, le séparateur Bour¬ gade. Pour en faire l’épreuve, il mélangea 30 grammes de poudre d’or avec 100 kilogrammes de terre et de sable. Le séparateur reproduisit tout l’or, à deux dé- cigrammes près. Fort de cette expérience, M. Bour¬ gade rassembla le peu qu’il possédait, laissa à sa fa¬ mille de quoi vivre pendant six mois, et s’embarqua sur la Belle-Antoinette, de Bordeaux, à la grâce de Dieu, Deux mois plus tard, la BeUe-Antoinette se per¬ dait corps et biens, en sortant de la passe de Rio-de- Janeiro. Mathieu s’avisa que, sans faire un voyage en Cali¬ fornie, on pourrait exploiter l’invention de feu Bour¬ gade au profit de sa veuve et de sa fille. Il pria Mme Bourgade de lui confier les plans qu’elle avait •\t!\trp* conservés, et je fus chargé de les montrer à un élève ; de l’école centrale. La consultation ne fut pas longue. J Le eune ingénieur me dit après un examen d’une Üal? seconde : « Connu! c’est le séparateur Bourgade. Il est dans le domaine public, et les Brésiliens en fa- l briquent dix mille par an à Rio-de-Janeiro, Tu con¬ nais l’inventeur ?\t-