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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/322

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nances, que Gaston, qui depuis longtemps n’avait été l’enfant gâté de personne, se prit d’une véritable amitié pour sa belle-mère. Il la quittait rarement, la conduisait partout, et ne s’ennuyait pas avec elle, quoiqu’elle évitât toute conversation sur les forges. L’avant-veille de son départ, Mme Benoît s’empara de lui pour la journée. Elle le mena d’abord chez Tahan, où elle choisit devant lui une grande boîte en bois de rose, longue, large et plate, et divisée à l’intérieur en compartiments inégaux.

« À quoi sert ce coffre étrange ? demanda Gaston en sortant ?

— Cela ? c’est la corbeille de mariage de ma fille.

— Mais, madame, reprit le marquis avec la fierté du pauvre, il me semble que c’est à moi…

— Il vous semble fort mal. Mon cher marquis, lorsque vous serez le mari de Lucile, vous lui ferez autant de cadeaux qu’il vous plaira : dès le lendemain de la cérémonie, vous avez carte blanche ; mais, jusque-là, il n’appartient qu’à moi de lui donner quelque chose. Je trouve impertinent l’usage qui permet au fiancé d’une fille de lui donner pour cinquante mille francs de hardes et de bijoux avant le mariage et lorsqu’il ne lui est encore de rien. Dites, si vous voulez, que j’ai des préjugés ridicules, mais je suis trop vieille pour m’en défaire. Nous allons choisir aujourd’hui mes cadeaux de noces : dans un mois je