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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/35

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LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. 29 tout possible, depuis qu’elle a pu m’épouser par amour! » Mais le dimanche suivant, à la gare du chemin de fer, Mathieu semblait moins rassuré sur l’avenir de son frère. « Tu vas jouer gros jeu, lui dit-il en lui serrant la main. Si Boileau n’était point passé de mode, comme les coiffures de son temps, je te dirais : Cette mer où tu cours est féconde en naufrages ! — Bah ! il ne s’agit pas de Boileau, mais de Bal¬ zac. Cette mer où je cours est féconde en héritières. •m Compte sur moi, frère : s’il en reste une au monde,

elle sera pour nous. — Enfin ! souviens-toi, quoi qu’il arrive, que ton lit est fait dans la maison d’Auray. — Fais-y ajouter un oreiller. Nous irons vous voir dans notre carrosse ! » Le Petit-Gris toisa Léonce d’un coup d’œil approbateur, qui voulait dire : « Jeune homme, votre ambitionme plaît, » Mais Léonce n’a¬ baissa point ses regards sur le Petit-Gris. II me prit par le bras, après e départ du train, et il me mena dîner chez Janodet ; il était gai et plein de belle espérance. « Le sort en est jeté, me dit-il ; je brûle mes vais¬ seaux. J’ai retenu hier un délicieux entre-sol, rue de Provence. Les peintres y sont; dans huit jours, j’y mettrai les tapissiers. C’est là, mon pauvre bon, que tu viendras, le dimanche, manger la côtelette de l’amitié.