Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/390

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384 LA MERE DE LA MARQUISE. besoin des plus grands ménagements; les émotions violentes lui sont fatales ; votre vue seule la fait pâlir et rougir en même temps. Mais vous-même, mon cher marquis, savez-vous que e ne vous reconnais plus ï Vous prétendez que l’air d’Arlange vous est bon; on ne le dirait pas à vous voir. Vous n’êtes plus ce brillant seigneur d’Outreville qu’on m’a présenté il y a deux mois. Au fait, il faut faire la part de la fati¬ gue : pauvre garçon! cent lieues en poste, tout d’une haleine! C’est de quoi briser un plus solide que vous. Heureusement, une bonne nuit va tout réparer. II y a ici près un excellent lit qui vous attend, dans ma chambre que je vous cède. — Mais, madame,... murmura timidement Gaston. — Pas d’objections et pas de façons avec moi ! Nous sacrifier pour nos enfants, c’est notre bonheur, à nous autres mères. Du reste, je dormirai fort bien sur un lit de camp, près de ma chère Lucile, dont la santé réclame tous mes soins. Nous devrions déjà être cou¬ chées. Allons, bel endormi, dites bonsoir à votre femme, et venez lui baiser la main : il me semble que vous ne lui faites pas trop d’accueil ! » Ni Gaston ni Lucile ne furent dupes de ce discours, mais ils en furent victimes ; l’impudence réussit pres¬ que toujours avec les jeunes gens, parce qu’ils éprou¬ vent une sorte de honte à réfuter un mensonge. Dans la circonstance présente, une autre espèce de délica¬ tesse paralysait le courage de Lucile et de Gaston. aWHUHfrlffjM,*--rr-T».-d