Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/393

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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t387 de l’absence forcée de son gendre pour laisser Lucile au logis, et elle courut chez la vieille comtesse. « Madame, lui dit-elle à brûle-pourpoint, vous me devez huit mille francs, ou peu s’en faut.,.. — Plaît-il? demanda a comtesse, qui entendait ra¬ rement de cette oreille-là. — Je ne viens ni vous les réclamer ni vous les re¬ procher. — A la bonne heure. — Je tiens si peu à l’argent, que non-seulement je renonce à cette somme, mais encore je ferais au besoin d’autres sacrifices pour arriver à mon but. Je veux être reçue au faubourg avec la marquise ma fille, et sans retard. C’est demain que Mme de Croix-Maugars donne son bal : vous êtes sa mère, elle n’a rien à vous refuser : serait-ce abuser des droits que j’ai acquis à votre bienveillance que de vous demander deux lettres d’invitation ? » Les petits yeux brillants de la comtesse s’arron¬ dirent comme des clous de fauteuil. Elle sourit au dis¬ cours de la veuve comme un mineur à un filon d’or. « Hélas ! petite, dit-elle en larmoyant, on vous a bien exagéré mon crédit. Ma fille est ma fìlíe , je n’en disconviens pas ; mais elle est en puissance de mari. Connaissez-vous Croix-Maugars ? — Si je le connaissais, je n’aurais pas besoin.... — C’est juste. Eh bien, chère enfant, il me suffit de lui demander un service pour obtenir un refus. Je