Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/45

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les jumeaux de l’hôtel corneille. 39 .1 Malgré de si louables efforts, il dépensa trois mois d’hiver et 35 000 francs d’argent, sans trouver ce qu’il cherchait. Peut-être manquait-il un peu de souplesse. %\t-4\tH"\tt Je l’aurais voulu plus moelleux. A l’étudier de près, on découvrait un bout d’oreille bretonne qui pouvait ■ ■* effaroucher le mariage. Il était trop agité, trop ner¬ veux, trop tendu. C’était une machine supérieurement montée, mais on entendait le bruit des roues. Une femme de trente ans aurait pu lui donner le supplé¬ ment de manières qui lui manquait ; et, si j’en crois la renommée, il avait des professeurs à choisir; mais son plan était tracé, et il n’accepta les leçons de personne. Quand je lui fis ma visite de nouvel an, il passa en revue les trois mois qui venaient de s’écouler. Il n’a¬

vait encore trouvé que des partis inaccessibles : une veuve légère et légèrement ruinée ; une princesse russe plus riche, mais suivie de trois enfants d’un premier lit ; et la fille d’un spéculateur taré. a Je n’y puis rien comprendre, me dit-il avec une certaine amertume. J’ai des amis et point d’ennemis ; je connais tout Paris et je suis connu ; je vais par¬ tout, je plais partout; je suis lancé, je suis même posé, et je n’arrive à rien ! Je marche droit à mon but, sans m’arrêter en route : ou dirait que le but recule devant moi. Si je cherchais l’impossible, on s’expli¬ querait cela ; mais qu’est-ce que je demande ? Une femme de mon milieu, qui m’aime pour moi. Ce n’est pas chose surnaturelle ! Mathieu a trouvé dans son