Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/48

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I! !\tl'ï-' ' | Í fï 42 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. nature une vigueur et une ténacité invincibles ; l’autre est une plante de jardin que nous cultivons nous- mémés, soit pour ses fleurs, soit pour ses fruits : tantôt c’est une mère qui la sème dans l’âme de sa fille pour la préparer insensiblement à un brillant mariage ; tantôt on voit deux familles désireuses de s’unir par un lien étroit, sarcler et arroser dans le cœur de leurs enfants une petite passion potagère; quelquefois un jeune ambitieux, comme Léonce, s’ap¬ plique à développer en lui les germes d’un amour qui promet des fruits d’or. Cette variété, plus com¬ mune que la première, so cultive en plates-bandes dans les salons de Paris; mais, comme toutes les plantes de jardin, elle est délicate, elle exige des soins, - ■ elle résiste rarement au froid et jamais à a misère. Léonce se fit montrer le baron de Stock qui jouait à l'écarté et perdait des sommes avec l’indifférence d’un millionnaire. En ce moment, Mlle de Stock lui parut encore plus jolie. Le baron portait une assez belle brochette de décorations étrangères. Sa fille est adorable ! pensa Léonce. Il se fit présenter à la ba- ü ronne, une noble poupée d’Allemagne, couverte de vieux diamants enfumés. Cette digne femme lui plut au premier coup d’œil. Peut-être l’eût-il trouvée un peu ridicule si elle n’avait pas eu une fille aussi spi¬ rituelle. Peut-être aussi aurait-il jugé que Mlle de Stock manquait un peu de distinction, s’il ne lui eût pas connu une mère aussi majestueuse.

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