LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. 51 a U Léonce pleurait de joie. On fît entrer Dorothée. « Venez, ma fille, dit la baronne, venez dire au marquis que vous n’épousez ni son nom ni sa for- B tune, mais sa personne, — Cher Léonce, dit Dorothée, je vous aime folle¬ ment ! » Elle ne mentait pas d’une syllabe. Léonce se maria au mois de mars. Il était temps : la corbeille dévora le dernier billet de mille francs. Je ne servis pas de témoin pour cette fois : les té¬ moins étaient des personnages. Mathieu ne put venir à Paris ; il attendait les couches de sa femme. Il m’avait chargé de lui rendre compte de la fête, et je remplis avec bonheur ma tâche d’historiographe. Do¬ rothée, dans sa robe blanche de velours épinglé, eut un succès d’adoration. On l’appelait le petit ange brun. Après la cérémonie, un dîner de quarante couverts fut servi chez le baron, et Léonce me fit l’amitié de m’y inviter. Il me présenta à sa femme au sortir de table : « Ma chère Dorothée, lui dit-il, c’est un de mes vieux camarades, qui sera un jour ou l’autre le pro¬ fesseur de nos enfants. J’espère que vous lui ferez toujours bon accueil ; les meilleurs amis ne sont pas lus brillants, mais les plus solides.\t• — Monsieur le professeur, dit la belle Dorothée, vous serez tou j purs le bienvenu chez nous. Je sou¬ haite que Léonce m apporte en mariage tous ses amis. Savez-vous l’allemand ?
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