Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/75

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L ONCLE ET LE NEVEU. 69 que vous savez. Avec un peu de charlatanisme, il y eût fait sa fortune ; il se contenta d’y faire ses frais. Il évite le bruit, et, lorsqu’il a obtenu une cure mer¬ veilleuse, il ne le dit pas sur les toits. Sa réputation s’est faite toute seule, presque à son insu. En voulez- vous une preuve? ÍjC traité de la Monomanie raison¬ nante, qu’il a publié chez Bailìière en 1842, en est à sa sixième édition, sans que l’auteur ait envoyé un seul exemplaire aux journaux. Certes, la modestie est bonne en soi, mais il n’en faut pas abuser. Mlle Au- vray n’a pas plus de vingt mille francs de dot, et elle aura vingt-deux ans au 30 avril.\t- Il y a quinze jours environ (c’était, je crois, le jeudi 13 décembre), un coupé de louage s’arrêta de¬ vant la grille de M. Auvray. Le cocher demanda la porte, et la porte s’ouvrit. La voiture s’avança jus¬ qu’au pavillon habité par le docteur, et deux hommes entrèrent vivement dans son cabinet. La servante les pria de s’asseoir et d’attendre que la visite fût termi¬ née. Il était dix heures du matin. L’un des deux étrangers était un homme de cin¬ quante ans, grand, brun, sanguin, haut en couleur, passablement laid, et surtout mal tourné ; les oreilles percées, les mains épaisses, les pouces énormes. Fi¬ gurez-vous un ouvrier revêtu des habits de son pa¬ tron : voila M. Morlot. Son neveu, François Thomas, est un jeune homme de vingt-trois ans, difficile à décrire, parce qu’il res-