n LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE.\t3 4 biens au soleil et une jolie maison sur le port d’Auray, devant le Pavillon d'en bas. Comme il n’avait jamais trouvé le temps de so marier, il était resté garçon. C’était un homme de grand cœur, excellent pour le pauvre monde et surtout pour sa famille, qui en avait bon besoin. Les gens d’Auray le tenaient en haute estime; il était du conseil municipal, et les petits gar¬ çons lui disaient, en ôtant leur casquette : « Bonjour, capitaine Yvon ! » Ce digne homme avait recueilli dans sa maison M. et Mme Debay, et il économisait deux cents francs par mois pour les enfants.\t- Grâce à cette munificence, Léonce et Mathieu pu¬ rent se loger à l’hôtel Corneille, qui est l’hôtel des Princes du quartier latin. Leur chambre coûtait cin¬ quante francs par mois ; c’était une belle chambre. On y voyait deux lits d’acajou avec des rideaux rouges, et deux fauteuils, et plusieurs chaises, et une armoire vitrée pour serrer les livres, et même ( Dieu me par¬ donne ! ) un tapis. Ces messieurs mangeaient à l'hôtel ; la pension n’y est pas mauvaise à 75 fr. par mois. Le vivre et le couvert absorbaient les deux cents francs de l’oncle Yvon ; Mathieu pourvut aux autres dépen¬ ses. Son âge ne lui permettait pas de se présenter une seconde fois à l’école normale. Il dit à son frère : « Je vais me préparer aux examens de la licence ès lettres. Une fois licencié, j’écrirai mes thèses pour le doctorat, et le docteur Debay obtiendra un jour ou l’autre une suppléance dans quelque fa-
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