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ACTE I, SCÈNE VI.

ANTONIN, s’approchant.

Mademoiselle Risette, que vous avez de jolis pieds !

RISETTE, passant devant lui.

C’est pour me sauver des hommes, monsieur.

ANTONIN.

Mademoiselle Risette, que vous avez de jolies mains !

RISETTE, prenant le soufflet.

C’est pour taper sur les impertinents, monsieur.

ANTONIN.

Mademoiselle Risette, que vous avez une jolie bouche !

RISETTE.

Ce n’est pas pour vous embrasser, monsieur, (Jetant le soufflet et riant.) Tiens, c’est comme dans le petit Chaperon Rouge ! (Sérieusement.) Une fois, deux fois, trois fois, me direz-vous ce que vous êtes venu faire chez nous ?

ANTONIN.

Oui, mademoiselle. C’est un secret… (S’approchant.) un secret de la plus haute importance, (Il s’approche encore.) Personne ne peut nous entendre ? Hé bien !… (Il l’embrasse.)

RISETTE, bondissant à trois pas.

Mais ça n’a pas de nom, monsieur ! je déteste qu’on m’embrasse ! dans l’oreille surtout ! ça me répond dans toute la tête. Je ne sais pas pour qui vous me prenez. Il paraît que je n’ai pas l’air de grand’chose.

ANTONIN.

Oh ! mademoiselle ! vous avez l’air de la plus jolie et de la meilleure enfant de tout Paris !

RISETTE, avec dignité.

Non, monsieur, pas si bonne enfant que vous pensez ! et je vous prie de vous en aller plus vite que ça !

ANTONIN.

Pardonnez-moi ! ça m’a échappé.

RISETTE.

Je vous pardonnerai quand vous serez sorti.