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V

le jeu des couteaux[1].


Si les couteaux romains n’étaient jamais sortis de Rome, j’en aurais dit assez long sur cette curiosité locale. Mais dans l’état actuel de la société, lorsque les réfugiés italiens abondent en plusieurs pays et que leurs couteaux ensanglantent les tavernes de Londres comme les cabarets de Constantinople, je crois faire acte de bon citoyen de l’Europe en traitant sérieusement une question de sécurité européenne.

Avant tout autre propos, et dût-on s’en étonner en France, je commencerai par faire un compliment aux assassins de ce pays-ci : ils ne sont pas des voleurs. Dans presque toutes les grandes villes de ma connaissance, sur dix assassinats commis, il y en a six qui ont le vol pour but. On tue un homme pour avoir son argent, comme un renard pour avoir sa peau. Les Romains tiennent le vol

  1. Ce chapitre, qui manque absolument d’actualité, fut écrit quelques mois après l’attentat du 14 janvier 1858. Je le conserve ici pour les détails curieux et authentiques qui y sont consignés. Mais chacun sait que depuis un an et plus tous les Italiens dignes de ce nom ont quitté le couteau pour prendre l’épée.