Page:About - Rome contemporaine.djvu/313

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qu’il va louer son palais de Rome pour voyager à bon marché, soit en France, soit en Allemagne.


Nous avons quitté la nouvelle route de Rome à Naples, qui traverse les marais pontins en droite ligne. Nos chevaux gravissent péniblement la route ancienne, abandonnée par l’administration des postes, et partant fort négligée. Nous voici à Piperno ; c’est un village de cinq mille âmes, chef-lieu de gouvernement dans la province de Froisinone. Notre auberge, la seule de Piperno, est une masure. Il faut traverser la remise pour monter aux chambres du premier étage. Et quelles chambres !

En revanche, la place du village est très-pittoresque. Le marché s’y tient à l’ombre de dix beaux orangers. Les notables du pays s’y réunissent tous les jours devant la boutique du pharmacien. Je fais connaissance avec le médecin, le chirurgien, le phlébotomiste, le notaire et quelques conseillers. Voici le curé qui arrive. Il s’arrête à dix pas de nous pour faire mettre deux ou trois livres de cerises dans son mouchoir de poche. Le limonadier voisin suspend des pelures de citron à sa devanture pour annoncer qu’il a préparé des glaces. Je cause avec les notables ; ils m’assurent que les gens du pays ne sont pas malheureux ; la propriété est raisonnablement divisée ; on récolte beaucoup d’olives, l’huile se vend bien ; il n’y a ni nobles ni mendiants dans la commune.

À deux heures et demie, toutes les maisons se ferment sans excepter la boutique hospitalière du pharmacien.