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TOLLA.

la même époque, deux de ses cousins germains, du même nom que lui, épousèrent des princesses, une Odescalchi et une Barberini. Alexandre Feraldi ne fut pas insensible à l’honneur de ces alliances, qui relevaient le nom de sa famille. Trois mois après, une succession inespérée, qui vint le surprendre pendant la grossesse de sa femme, le mit pour toujours au-dessus du besoin, en portant son revenu à vingt-cinq ou trente mille francs. Jamais homme ne fut plus heureux que le comte Feraldi dans la première année de son mariage. Ce petit homme aimable, vif et sautillant, très-brun, sans que sa physionomie présentât rien de noir, très-fin et très-subtil, avec beaucoup de franchise et d’ouverture de cœur, remplissait de sa joie et animait de sa gaieté le palais un peu délabré de ses ancêtres. Sa femme, assez belle, mais d’une beauté sèche et pour ainsi dire indigente, l’aimait éperdument. Ses amis le plaisantaient quelquefois sur l’excès de son bonheur, « Où s’arrêtera, disait-on avec emphase, la fortune des Feraldi ? Le Pactole court dans leur jardin ; les rejetons des familles princières viennent se greffer sur leur arbre généalogique. Nous te prédisons, ô trop heureux Alexandre, que ta femme avant deux mois accouchera d’un pape. »

Le 1er septembre 1816, la comtesse mit au monde une fille qui fut baptisée sous le nom de Vittoria.