Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/111

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N-Golam-Bandi est aussi profondément ignorant que le dernier Congois de son royaume. Il croit à tes prédictions, comme j’y croyais moi-même… Tu vas les renouveler. Je te servirai, car je retourne à tes dieux.

— Vous !… s’écria le Singhille.

— Oui, répondit-elle d’un ton sombre, oui ! Tout est fini pour moi sur cette terre de malheur… du sang, du sang !… Les lois de Tem-bam-Dumba et de Mussasa, voilà mes dieux !… Ah ! tu me juges une femme sans pitié, parce que j’ai menacé de mon poignard celle que tu as aimée avant moi ! Eh bien, je ne te ferai pas mentir ; tu verras en moi une créature féroce en effet ! Et pourtant ! ô don Pedro ! que tu pouvais en faire de bien !…. que tu pouvais en faire à cette partie du monde encore sauvage, et que j’aurais civilisée à un de tes sourires, à un de tes regards !…

Et la femme de sang tombait accablé sous le poids de sa douleur !… elle pleurait !… elle