Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/113

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Mané. Celui-ci, commençant son rôle ce même jour, partit du temple avec l’esclave et dirigea leur route par le lieu où le tigre avait dévoré Culemba ; le Singhille parut effrayé de cet événement, et, le regardant comme un présage, il prétendit qu’il lui fallait retourner consulter l’idole. N-Golam-Bandi, ne recevant aucun message, commanda plusieurs esclaves pour aller au plus grand trot[1] au temple de l’idole. Il partit aussitôt et trouva le Singhille en prières, entouré de ses disciples, qui firent signe au roi de ne pas le troubler.

  1. Il n’y avait ni chevaux ni mulets dans le royaume d’Angola et de Matamba, du moins à l’époque où les missionnaires y étaient ; il était impossible d’élever un âne, un cheval, un mulet, ou tout autre quadrupède pour monture. Zingha et son frère avaient donc, ainsi que l’ont vu les PP. Labbat et Antoine de Gaëte, des esclaves qui se mettaient à quatre pattes ; le maître s’asseyait sur son dos, et l’esclave faisait le mulet ou le cheval !!!… Que les hommes qui plaignaient les nègres dans leur condition avec nous relisent cette partie des Lettres édifiantes, et nous serons encore bien philanthropes en nous comparant aux nègres du Congo envers leurs compatriotes eux-mêmes, qu’ils mangeaient alors et vendaient.