Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/142

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et sauvages. Elle ne chercha pas à les civiliser ; elle se fit à leurs mœurs sanguinaires, et ce fut avec cet ouragan terrible qu’elle revint, armée de haine et de vengeance, fondre sur son ancien royaume, et punir à la fois ses vainqueurs et ses sujets infidèles.

Le Giaga Cassangé s’était fait couronner roi pendant les revers de Zingha. En apprenant ces nouvelles, elle revient à marches forcées, bat son ennemi usurpateur, le chasse de Matamba, rentre dans Gabazzo ; fait marquer d’un fer rouge la reine Matamba, qui avait accepté la couronne, et de nouveau l’Afrique l’admira triomphante et redoutable à ses ennemis. Les Portugais frémirent en la revoyant si près d’eux, Mais elle ne songeait plus à leur être hostile ; sa pensée n’était plus nourrie par cette soif de vengeance inspirée par un amour trahi au matin de sa vie (du moins le croyait-elle ainsi), car don Pedro, en apprenant, à la mort de Bianco, la déloyauté de dona Maria, préféra demeurer cou-