Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/178

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— Qu’est-ce donc que la tienne, ma fille ?…

Ton existence est tranquille et ignorée… tu vis loin du bruit du monde et de ses agitations… En es-tu plus heureuse ?… l’es-tu seulement ?… Ah ! ma fille, chaque état a ses misères, chaque état a ses joies… et celui qui nous place dans la sphère la plus haute est peut-être celui qui fait le plus oublier le malheur.

— Pour l’ambitieux… mais celui qui ne l’est pas…

— Et pourquoi ne pas l’être ?… Il vaut mieux placer là son bonheur que dans la possession d’un cœur qui nous oublie… d’un amour que la tombe dévore. Crois-moi, Wanda, ta fille est appelée à de hautes destinées… Je veillerai moi-même à ce qu’elles se remplissent. Quant à toi, ma fille, tu as été ce matin baptisée dans les larmes de la douleur… C’est une purification cruelle, mais aussi tu as en moi maintenant une amie qui ne te manquera jamais ! jamais,