Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/196

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sant par le monastère de Whoudoff, remarqua son esprit et son savoir ; il se l’attacha comme secrétaire, et le mena avec lui dans le palais du czar. Mais, soit que la vue de celui qui occupait sa place agitât le cœur du jeune prince, soit que la vue des grandeurs enflammât l’ambition et l’avidité de l’aventurier, Otrepieff ne voulut pas demeurer plus long-temps à la cour : il demanda et obtint la permission de rentrer dans sa retraite. Ce fut alors qu’il se révéla et fut proscrit, ainsi qu’il a été dit plus haut. Mais quelle tête frappait la proscription de Godonoff ? ne poursuivait-il qu’un faussaire ou bien l’assassin frappait-il une seconde fois sa victime ?

Après avoir long-temps erré, le fugitif gagna enfin les terres de Pologne… asile ordinaire des ennemis des Russes… Là son existence fut quelque temps des plus misérables… Réduit à se cacher pour sauver sa vie (car il n’était pas dans l’indigence), il vécut plusieurs mois pour