Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/199

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L’instant devenait solennel ; Marina, dont les pensées depuis son enfance se tournaient vers le trône, avait un but qui paraissait au moment de se remplir… elle n’avait donc pu s’empêcher d’aller chez son oncle et de jeter les yeux sur la victime de Boris, qui paraissait être celle de la mort… Bientôt, dans cette âme de femme toute amour et remplie de passions fortes, s’était élevé un amour qu’elle n’avait pu réprimer, parce que les larmes et la douleur l’avaient seules fait germer, et la malheureuse enfant était maintenant sous le double empire de l’amour que lui avait inspiré cet homme, victime d’une ambition féroce qui venait mourir près de celle que son amour aurait pu faire reine !… Son père, dont les ambitieux rêves s’évanouissaient au moment de se réaliser, était sombre et soucieux… Les autres membres de ce drame extraordinaire, quoiqu’ils fussent engagés moins directement que son père et elle, l’étaient au moins par leur intérêt à chercher