Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/214

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des Tartares ; il était brave, et cette qualité remplaçait tout chez un peuple éminemment brave lui-même. Le nom de son fils, de ce fils lâchement assassiné par Boris Godonoff, fut donc tout-puissant. Tout ce qui avait servi sous le père passa sous les drapeaux du fils, et lorsqu’il passa le Dnieper le 16 octobre 1604, il avait à ses ordres une armée qui lui donnait le droit de parler en maître.

Alors Boris trembla sur le trône sanglant qu’il n’occupait que par des meurtres. Ce jeune homme qui s’avançait terrible et menaçant était-il sa victime ? était-il son vengeur ? qu’importe !… l’un ou l’autre devait le faire frémir. Il rassembla une armée de quatre-vingt mille hommes, et en donna le commandement à Jean Schonisky, avec ordre de lui rapporter la tête de l’usurpateur.

Ici ce drame étrange prend une singulière couleur. Démétrius, malgré la ferveur de ses partisans, n’avait que quinze mille hommes ; à