Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Un jour Démétrius mangea du veau. À cette époque, cette viande était totalement défendue en Russie… on ne pouvait en manger sans encourir la haine publique. Démétrius voyait en pitié de pareilles puérilités, et ne savait pas qu’il ne faut jamais rire d’un ridicule. On ne le supporta pas, et Tatischeff fut chargé de lui faire des remontrances à ce sujet. Le czar l’écouta en apparence fort attentivement… puis, sans lui répondre autrement que par un regard et un sourire moqueurs, il se retira à l’autre bout de la chambre, et, s’asseyant à côté de Marina, qui travaillait à un ouvrage de tapisserie, il passa un bras autour de sa taille, la baisa au front, puis sortit en sifflant un air pour rappeler ses faucons !… Tatischeff fronça le sourcil, et, s’approchant de Marina, il parut vouloir lui parler ; mais il se retint aussitôt… et, tournant sur lui-même, il sortit de la chambre en proférant des paroles menaçantes.

Mais le plus important, le plus grave de tous les