Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/240

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furent charmés… Tous portaient l’uniforme polonais !!!

Kosma alla ramasser son bonnet dans la poussière… il le secoua, le remit sur sa tête, et revint lentement près de l’inconnu… Mais sa physionomie était sombre, farouche même, et sa respiration pénible.

— Eh bien ! dit l’inconnu, que te semble de tes frères les Polonais ? Pourquoi ne pas t’être couché sous les pieds de leurs chevaux pour leur servir de litière ?

Un son rauque et terrible sortit de la poitrine du bourgeois de Nijniy[1].

— Mon Dieu, dit-il en frappant son front

  1. Kosma (Causicma) Misnî, boucher de Nijniy (Nowogorod); cet homme, qui sera placé parmi les plus illustres de sa patrie si elle a un Plutarque digne d’elle, avait acquis une grande popularité par ses services et ses vertus. Pendant près de deux cents ans, la mémoire de Kosma fut presque ignorée ; ce fut l’empereur Alexandre qui lui fit élever une statue dans la ville de Moscou