Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/313

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lorsque Mathilde le rencontra, ce fut un infortuné qu’elle voulut consoler et non pas un amant qu’elle cherchait. Naturellement bonne et d’une sensibilité profonde, le malheur de cet homme jeune, agréable, distingué d’esprit et de tournure, le malheur de cet homme, avec sa noblesse, son rang, son nom, tous ces motifs eurent une séduction qui attira Mathilde dans un piège où elle ne voulait pas tomber… Elle aima, pourtant elle ne voulait pas aimer : mais bientôt elle sentit que cet amour était non seulement sa vie, mais celle d’un autre !… Pendant quelques mois elle résista avec courage ; puis enfin elle vit que la résistance était nulle. L’amour qu’elle éprouvait, elle l’inspirait !… Dès lors le combat était une folie, car il ne doit exister de lutte qu’avec l’espoir du succès. Aussi Mathilde fut-elle franche avec elle-même, et décida-t-elle sa vie aussitôt que son cœur fut à l’amour qui devait le remplir et l’occuper pour toujours. Elle aimait Al-