Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/48

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temps et de conquérir le pays par la foi de Jésus-Christ.

La conférence se termina donc, mais non pas avant que le traité fût conclu et consenti mutuellement. Lorsque tout fut terminé, la princesse se leva et le vice-roi la reconduisit avec le cérémonial le plus scrupuleux de la cour de Lisbonne… Il fit observer que la jeune fille dont Zingha s’était servie comme d’un siège ne bougeait pas, quoique sa maîtresse fût levée et prête à partir…

— L’ambassadrice d’un grand roi, répondit-elle avec hauteur, ne se sert jamais deux fois d’une même chose : cette fille m’a servi de siège… elle n’est plus à moi…

Dans ce moment ses yeux rencontrèrent ceux de don Pèdre. C’était la troisième fois que l’œil noir du jeune homme s’attachait, profondément sur celui de l’Africaine… Une légère teinte rosée vint se fondre sur ses joues, et produisit une singulière altération sur ce vi-