Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/54

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ment blanche recevait une teinte de plus des cosmétiques dont elles se fardaient ; l’une d’elles surtout, quoique jeune, l’était à un tel degré que Zingha en fit l’observation en ajoutant que, chez elle, aucune femme ne mettait du noir sur sa peau… Et, voyant qu’on souriait, elle ajouta : Vous conviendrez que, si dans ma patrie la plus belle est la plus noire, nous pourrions avoir au moins ce degré de coquetterie sans être ridicules…[1]

La soirée se passa dans cette distraction, à laquelle Zingha parut prendre part, avec un extrême plaisir… et, lorsque la danse du schall fut finie, elle demanda s’il serait bien indiscret de la faire recommencer. Don Juan fit un signe, et l’Almée, reprenant son écharpe d’or et de soie, voltigea comme une jeune fée devant la princesse africaine… Zingha, ravie, comme en extase, suivait de l’œil les mouvemens de la dan-

  1. Lettres édifiantes des PP. Labat et Manuel ; Vie de Zingha, reine de Matamba et d’Angola.