Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/60

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Et, s’inclinant, il sortit de son sein un chapelet auquel tenait un crucifix d’or qu’il baisa dévotement en murmurant une prière bien fervente ; elle l’était en effet, car cette action de Zingha lui paraissait un miracle opéré par la grâce divine, et il voyait pour l’avenir tant de fruits et tant de biens dans cet événement, que des larmes coulaient de ses yeux.

Zingha, en voyant l’effet qu’elle avait produit, se repentit de n’avoir pas fait valoir davantage cette conversion à laquelle les Européens attachaient tant de prix. Elle regardait le vice-roi et la croix bénite qu’il tenait dans ses mains… Elle comprit que maintenant ce signe que jusqu’alors elle avait non seulement méprisé mais détesté, il lui fallait l’honorer et le vénérer. Elle se pencha vers don Juan, et, mettant à cette action toute la grâce que son corps souple pouvait y apporter, elle lui demanda en se prosternant presque à ses pieds de la bénir avec la croix sainte… Don Juan