Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/89

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tigresse, on entendait ses rugissemens, auxquels répondaient ceux du mâle !… La hyène altérée venait rôder sur le sable brûlant que Zingha foulait aux pieds avec légèreté… Le chacal, attiré par quelques cadavres d’esclaves punis dans le sérail et jetés à sa pâture, venait aussi furtivement chercher sa nourriture et faire trembler les vivans qui se hasardaient à cette heure dans le désert de sable qui entourait la ville.

Mais Zingha ne tremblait pas, elle ! tandis que Cuma frémissait en entendant les hurlemens du tigre et de sa femelle[1], Zingha l’aperçut et s’arrêta :

— Cuma, lui dit-elle, je veux bien m’exposer, mais je ne veux pas te mener à la mort… Retourne à Cabazzo… tu en es encore assez près pour le faire sans crainte. Ton frère me suffira.

  1. Les hurlemens de la tigresse au moment de ses amours, dit Bruce, sont tellement effrayans, que des voyageurs ont éprouvé une terreur aussi forte que s’ils eussent eu l’animal près d’eux.