Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moi… Mais reprenons notre voyage, dit Zingha ; nous avons encore une assez longue course à faire, et Dieu veuille que nous ne trouvions pas en notre chemin un obstacle pareil à celui-ci… Et, repoussant la tête du tigre de son pied, elle allait descendre la colline sans donner un regard à la victime assassinée, lorsqu’un rayon de la lune tomba sur le cadavre, dont le visage entièrement déchiré était méconnaissable. Mais l’habillement de cet homme était particulier ; c’était celui des esclaves du sérail intérieur de N-Golam-Bandi. Qu’est-ce que cet homme pouvait faire à cette heure de la nuit, seul au milieu du désert ?… Zingha se pencha sur lui. Quelque barbare qu’elle fût, cependant elle ne put retenir un cri d’horreur à la vue de cette figure d’homme déchirée par une bête féroce au milieu de la nuit, loin de tout secours humain. Quelque peu religieuse que fût encore Zingha, elle ne voulut pas passer ainsi devant une créature humaine