Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/98

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C’était une masse de pierres taillées et transportées à grand frais dans ce lieu où la nature n’en produit pas. Sa forme était carrée, de la longueur de vingt pieds environ sur dix-huit de large à peu près, mais seulement à sa base. Les pierres, posées par assises, comme celles des pyramides, formaient comme des marches pour arriver à une plate-forme, au milieu de laquelle on voyait un bloc de pierre d’une énorme dimension. Dans ce moment, où la lumière douteuse de la lune ne permettait pas de juger des objets bien clairement, on voyait des tâches brunes qui paraissaient n’être qu’un jeu de la nature et une teinte plus foncée du granit ; mais lorsque le jour venait éclairer les objets, on reconnaissait que ces tâches étaient sanglantes. La plate-forme en était couverte en cet instant. Ce lieu était celui que les Congois révéraient le plus pieusement pour la religion des Giagues. Du bas du monument, montait un escalier formé de plus petites marches ; vers le