Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/17

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de ses forces, Raymond le comprit, et voulut l’entraîner dans les jeux d’autres enfans de son âge ; mais ce fut sans résultat, et, si quelques-unes de ses compagnes l’entraînaient au milieu d’une ronde, jamais le refrain n’en était redit joyeusement par elle, et bientôt on voyait la jeune fille s’échapper pour s’asseoir à l’écart, et, laissant tomber sa tête sur ses mains, regarder le ciel avec une attention mélancolique, comme pour correspondre avec sa patrie.

Raymond essaya d’une autre distraction. Elle aimait les fleurs ; il lui fit étudier la botanique, l’obligeant ainsi à de longues promenades dans la campagne, où l’air vif et pur des champs et des bois rendit de la force à son corps épuisé par l’étude. Mais elle aima bientôt celle des fleurs comme toutes les autres. Une serre fut construite dans le jardin de l’hôtel Roverella, et les plantes les plus rares y furent cultivées par la jeune fille, qui formait ainsi le lien qui unissait ses deux patries entre elles ;