Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/47

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prends dans notre cabinet d’études, assise devant une table, tenant un livre qu’elle ne lit pas ou bien un pinceau dont elle ne se sert pas. Son état mélancolique n’a jamais eu pour moi cette couleur alarmante : j’ai cru devoir vous en parler.

— Eh bien ! qu’y puis-je faire ? dit avec humeur le général ; que veut-elle ? que demande-t-elle ?… est-ce que tout ce qu’on peut avoir avec de l’or lui est refusé ?… Que se passe-t-il donc dans cette tête savante pour que vous-même, mon cher Raymond, vous en soyez ainsi tourmenté ?… Peut-être, après tout, est-ce quelque nouvelle parure arrivée de Paris et qu’elle ne peut avoir !… quelque envie de femme, quelque jalousie bien petite… bien haineuse !…

— Monsieur ! s’écria Raymond indigné.

Le général se retourna.

— Eh bien ! qu’est-ce ? lui dit-il froidement…