Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/176

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par un être qui existe, qui est là, près de nous, qui vit comme nous, qui n’a rien de surnaturel enfin !… son cœur bat comme le vôtre dans une poitrine d’homme, il parle, il marche, il rit, cet homme, il rit quand vous pleurez !… il jouit quand vous êtes torturé : voilà la seule différence qui existe entre vous et lui !… mais il triomphe… il vous chasse !… et pourtant, Dieu, qui connaît les cœurs, sait qu’il est coupable, lui ! et vous innocent !!…

— Et je ne me vengerai pas ! s’écriait le proscrit dans ses promenades solitaires, lorsque, le soir, il fuyait la famille de son hôte, cette famille heureuse avant lui, et dans laquelle il sentait, en frémissant, qu’il avait apporté le malheur qui le suivait ; je ne me vengerais pas de cet homme, qui m’a ravi tout mon bonheur, et qui, pour me rendre misérable par le cœur, a commencé par ma ruine sociale !… le monstre voulait savoir ce que je pouvais supporter de souffrance !… Oh il faut que je me