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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/178

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que l’horloge du village avait sonné onze heures.

Un jour, il y avait déjà quelques semaines qu’Alfred était à Bellevue, il sortit comme il le faisait toujours après le dîner, et dirigea sa promenade vers un moulin appartenant à M. Van-Rosslyn, qui bordait sa propriété. Depuis quelques jours Alfred sentait en lui en ce moment un étrange effet de ce que peut produire un changement de scène et de lieu… il souffrait toujours, car sa plaie demeurait ouverte et saignante, mais il dormait au moins, et ses rêves n’avaient plus de cauchemar… il pouvait sourire, et sourire sans souffrance…

Ce changement lui fut doux, et, sans en chercher la cause, il se laissa aller à ce sommeil de l’âme, qui lui promettait au moins du repos pour un jour.

Mais ce même soir dont je parlais, il avait été frappé de nouveau par une de ces douleurs sous lesquelles sa force d’homme fléchissait