Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/182

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dire des paroles qui endormaient sa douleur. Regardée depuis la mort de sa tante comme la maîtresse de la maison, elle y exerçait une sorte de domination que chacun reconnaissait avec bonheur, comme l’avait dit M. Van-Rosslyn, et cette autorité doucement imposée l’avait été sur Alfred par la jeune fille, désireuse de soulager cet homme, qui à son tour exerçait sur elle une puissance qu’elle ne reconnaissait pas encore, et ne prenait même que pour la pitié qu’inspirait à tous la position intéressante de l’exilé.

Plusieurs fois Sarah, mais vainement, avait tenté de pénétrer plus avant dans le secret que le général de Sorcy semblait vouloir cacher.

La confiance lui ferait tant de bien ! disait-elle en remarquant quelquefois le front plissé du jeune homme et ses joues pâles… Alors elle s’avançait vers lui, et voulait lui parler… mais le regard d’Alfred était quelquefois si sévère et si froid qu’elle revenait sur elle-même