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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/191

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charger ma cousine ; elle a plus d’esprit que moi, mais j’ai aussi bon cœur qu’elle, et je saurai bien empêcher M. Alfred d’être sombre comme une soirée d’automne quand il fait ses grands yeux et ses grands pas !…

Et la rieuse jeune fille se promenait, les bras croisés, la tête penchée sur sa poitrine et le regard abaissé vers la terre.

— Finissez cette plaisanterie, s’écria son père, qui lui-même avait souvent ri en la voyant ainsi s’amuser d’une chose que M. de Sorcy lui-même l’encourageait à faire ; mais en ce moment il était sous l’impression que lui avait laissée Alfred.

— Il me faut le retrouver et lui parler comme je le veux faire depuis long-temps, se dit enfin le bon vieillard… et, reprenant son bonnet russe, il se remit en quête de son hôte dans la forêt qui lui servait de parc.

En le quittant, Alfred avait éprouvé un de ces sentimens que nous, qui avons souffert,