Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/200

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— Voulez-vous être mon amie ? dit-il à Sarah : voulez-vous être la sœur que ma mère m’a fait souvent rêver !… Dites, le voulez-vous ? Songez que c’est une mission sainte que vous accepterez… Je vous donne ce que je ne donnerais à personne ! un cœur blessé à guérir, une âme souffrante à consoler !… Je vous offre une amitié de frère, j’en remplirai tous les devoirs, ma confiance en sera le premier gage… Dites, le voulez-vous ?

Sarah ne répondit pas, mais sa main vint se poser sur le bras d’Alfred ; il la prit et la pressa sur son cœur : cette main était humide et froide ; la nuit était tout-à-fait venue, Alfred ne put voir le visage de Sarah, mais il entendit qu’elle pleurait.

— Voyez, lui dit-il, voilà déjà l’effet du malheur qui me suit !… Vous pleurez, et avant moi cette maison ne connaissait que la joie ! Ah ! je dois m’en éloigner.

Sarah ne put retenir un cri.