Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/211

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— Mais qu’avez-vous ? lui dit-il, qu’avez-vous ? calmez-vous donc ! au nom de notre amitié, de cette amitié qui nous est si précieuse !…

Sarah secoua la tête avec dédain ; ses yeux dardaient des larmes en même temps que des éclairs ; ses joues pourpres, ses lèvres entr’ouvertes, par lesquelles s’échappait un souffle de feu, son sein, gonflé et palpitant sous les battemens précipités de son cœur, cette réunion de sentimens et de sensations, faisaient d’elle en ce moment la plus séduisante créature… Alfred le vit, en même temps qu’il comprit la nature de ce qu’il éprouvait depuis deux mois… son secret lui fut révélé… Oui, il aimait Sarah comme elle l’aimait !… mais où devait les conduire cet amour ? L’honneur lui défendait de rester, et pourtant il sentait qu’il ne pourrait se séparer d’elle.

— Sarah, lui dit-il enfin, voulez-vous m’écouter avec calme ?

Sarah inclina la tête en silence.