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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/218

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de cette beauté expressive qui échappe à l’analyse.

— Eh quoi ! tu ne comprends pas que, si les lois du monde, car c’est à ces lois bizarres que tu me sacrifies… eh bien ! si ces lois nous repoussent, allons chercher le repos dans un autre monde plus indulgent que celui-ci. Mourons !…

— Malheureuse enfant ! c’est à moi de mourir !… mais toi !…

— En quoi donc suis-je à plaindre ? j’aurai la force de mourir, surtout avec toi ; mourons, puisque le déshonneur en ce monde s’attache à un nom lorsque celui qui le porte reçoit le bonheur de la main de celle qu’il aime.

— Sarah, mon amie, vous n’êtes pas en état de m’entendre, vous envisagez la question sous un faux point de vue. Si j’étais heureux, dans ma patrie, quoique privé de fortune, je serais fier de recevoir le bonheur de vos mains ; mais dans cet état…

Sarah en l’écoutant devint pâle comme la mort…