Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/299

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Dans ce moment on entendit du bruit dans la pièce voisine ; c’était Alfred… il ouvrit aussitôt la porte et entra chez sa femme au moment où René lui baisait la main et prenait congé d’elle. Alfred parut surpris de voir M. d’Erneville à cette heure chez sa femme, et une ou deux paroles le firent comprendre… Sarah les entendit et son cœur se serra. Est-ce donc envers celui qui vient de prendre sa défense qu’il doit être injuste ?… René a bien raison ! voilà le monde ! injustice et prévention… Cette pensée fit venir un nuage sur son front… et, lorsque ensuite son mari s’approcha d’elle pour l’embrasser, un léger mouvement l’éloigna de lui. René vit et comprit ce mouvement, et il fit un signe à Sarah comme pour l’engager à dissimuler son humeur… Alfred vit les deux mouvemens ; il ne devait plus les oublier…

— Bon soir, madame, dit M. d’Erneville en prenant congé de madame de Sorcy… Mon