Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/360

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Nous sommes liés l’un à l’autre par une étrange combinaison qui a donné à l’un ce que l’autre ne lui aurait jamais accordé sans un moment de délire… Vous ne m’aimez pas, je le sais, cela m’importe peu… je ne vous demande pas d’amour, je ne veux qu’une obéissance passive… pas de partage surtout !…

Qu’Alfred, qui s’est séparé de vous volontairement, le soit par votre vouloir maintenant… il ne vous aime plus, vous avez pu l’entendre, l’autre nuit, lorsqu’il disait à cette femme, qui ne vous vaut pas, des mots d’amour, des paroles de tendresse de cœur !… Vous êtes à moi maintenant… je vous défends de dire aussi, vous, un mot d’amour à cet homme.

— Que vous a-t-il fait pour l’éloigner de moi ? demanda Sarah d’une voix tremblante ; car René exerçait sur elle un empire fantastique. Lorsque ses yeux bleus, sans couleur tranchée, se fixaient sur ceux de Sarah… alors son sang s’arrêtait dans ses veines : cet