Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/88

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— Eh bien donc ! offrez ce sacrifice à Dieu… il a plus souffert que vous !… soyez docile ; à ce prix, je puis encore vous bénir.

Anna demeura anéantie sous cette voix d’anathème qui lui criait ainsi le malheur sans espérance… cependant elle se soumit. Ses affaires étaient un prétexte suffisant pour excuse : elle le prit, et Raymond ne la vit plus qu’à des intervalles éloignés. Elle obéissait donc ; mais son cœur se brisait sous ce devoir… et, comprenant enfin qu’elle ne pouvait vivre ainsi, et cependant qu’elle ne pouvai mourir, elle prit un parti qu’elle accomplit dans le plus grand secret.

Déjà, à cette époque, la faiblesse de sa constitution se ressentait de cette vie toute de malheur qui l’éprouvait… et malheureusement la souffrance fit la blessure plus avant que l’œil le plus exercé de l’affection ne pouvait l’apercevoir. Elle fut chez le notaire de sa famille, lui donna ses instructions… elles étaient pleines de raison… il les sentit, Anna