CHAPITRE XXVI.
Des Deſſeins.
Es Deſſeins dont on veut parler icy
ſont les penſées que les Peintres
éxpriment ordinairement ſur du papier
pour l’exécution d’un Ouvrage qu’ils
méditent. On doit encore mettre au
nombre des Deſſeins les Etudes des
grans Maîtres, c’eſt-à-dire, les Parties
qu’ils ont deſſinées d’aprés Nature ;
comme des têtes, des mains, des pieds,
& des Figures entiéres : des Draperies,
des Animaux, des Arbres, des Plantes,
des Fleurs ; & enfin tout ce qui peut
entrer dans la Compoſition d’un Tableau.
Car, ſoit que l’on conſidére un bon
Deſſein, par rapport au Tableau dont
il eſt l’Idée, ou par rapport à quelque
Partie dont il eſt l’Etude, il mérite toûjours
l’attention des Curieux.
Quoy que la connoiſſance des Deſſeins ne ſoit pas ſi eſtimable ni ſi étenduë que celle des Tableaux, elle ne laiſſe pas d’être délicate & piquante, à cauſe que leur grand nombre donne plus d’occaſion à ceux qui les aiment, d’éxercer leur critique, & que l’Ouvrage