ce Fleuve, qui repouſſe ſes eaux du côté de leur ſource. Il eſt autoriſé en cela par l’Ecriture ſainte, qui, pour ſe proportionner à l’intelligence des hommes, a coutume d’exprimer les choſes Divines ſous la figure des choſes humaines, & qui pour l’inſtruction des Fidéles, ſe ſert d’idées & de comparaiſons palpables & ſenſibles. Nous en avons même un paſſage au ſujet des Fleuves, dans le 97e. Pſeaume, où il eſt dit, que les fleuves battront des mains, & que les montagnes treſſailleront de joye en la préſence du Seigneur. Le Peintre qui a la même intention d’inſtruire & d’édifier, ne ſauroit ſuivre un meilleur modéle.
Le Pouſſin, qui dans ſon Tableau de Moïſe trouvé, a tenu la même conduite pour répréſenter le Fleuve du Nil, en a été blâmé par quelques perſonnes, & voicy la raiſon qu’ils en apportent.
Ils diſent qu’il ne faut point mêler les faux Dieux avec les choſes de nôtre Réligion ; que les fleuves ſont de fauſſes divinitez qui étoient adorées par les Païens, leſquelles ne doivent point être introduites dans les Hiſtoires ſaintes : & de plus, qu’il ſuffit au Peintre de répréſenter un fleuve ſimplement, & non en figure.
A quoy il eſt aiſé de répondre, que de