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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/479

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paroles, et ne leur épargnant pas ce qu’il peut leur prouver. Ge mélange de l’histoire aneedotique et de l’histoire générale accroît l’intérêt du tableau et l’évidence de la leçon.

C’est la disposition actuelle des esprits que l’histoire, si éloquente chez les anciens, souvent déclamatoire ou sceptique chez les modernes, ne puisse plus satisfaire que par l’extrême certitude, en étant à la fois l’explication des choses et l’image des hommes. M. Camille Rousset, dans le cours de son ouvrage et dans la partie qui le termine, s’est approché de cette double condition qui sera le titre de gloire de quelques grands talents de notre siècle. Il a tiré des documents originaux l’effet dramatique, et intéressé l’imagination par la véracité. Dans la durée même de son travail, il se perfectionne, en avançant vers le but, et il est juge d’autant meilleur qu’il a plus écouté, et peintre d’autant plus expressif qu’il a été plus longtemps témoin fidèle.

L’Académie maintient, pour la présente année, à l’ouvrage complet de M. Camille Rousset, Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire jusqu’à et depuis la paix de Nimègue, le grand prix fondé par le baron Gobert.

Le second prix de ce concours avait été décerné, l’an dernier, à une œuvre non pas seulement de science exacte et de jugement solide, mais de talent et de goût, deux volumes sous ce titre : les Mémoires et l’Histoire en France, par M. Caboche, inspecteur de l’académie de Paris.

Cette œuvre instructive et piquante, où la biographie des auteurs de Mémoires sert parfois à redresser leurs vues historiques, et où le style du critique s’est empreint de la vérité de couleurs des monuments originaux, n’a pas été et ne pouvait être aisément dépassée. L’Académie main-