Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/509

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Ce duel… On a beau n’en rien faire paraître,
Quand on se dit : Ce soir je serai mort peut-être,
De son cœur, à grand’peine, on étouffe le cri…
Ce n’est pas qu’on ait peur, mais on est attendri.

(Apercevant Thérèse.)

Toi, ma vieille Thérèse ? Ou donc est Valentine,..
Ma sœur ?

THÉRÈSE.

Monsieur Octave, elle écrit, j’imagine,
Pour sa société de secours.

OCTAVE, (souriant).
En effet.

Oh ! c’est son grand souci !

THÉRÈSE, (avec importance).
C’est de moi qu’elle a fait

Son fac… son fac…

OCTAVE.
Totum !
THÉRÈSE.
Totum ! Nous autres vieilles,

Nous ne connaissions pas d’inventions pareilles :
Des filles de seize ans avoir des comités !
Présenter des rapports à des sociétés !
Présider ! Être, enfin, membres de quelque chose !
C’est drôle, mais pourtant c’est gentil, et je n’ose
Rire de tout cela quand je vois votre sœur :
Avec quel dévouement, quels soins, quelle douceur… !