Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/534

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VALENTINE, (après un moment d’hésitation).

Fais ce que tu voudras !

DUBREUIL.

J’y cours !

(Il sort.)




SCÈNE VII


VALENTINE, (seule).

Serai-je heureuse ?
Oh ! oui ! Te mariage est chose sérieuse !…
Et monsieur Dufournelle, avec sa gravité,
Et sa position, et sa maturité…
Car, c’est vrai, j’ai seize ans, et lui tout au plus trente..
Eh bien, on jurerait qu’il en a bien cinquante !
Oh ! ce sera très-beau d’être sa femme !… Allons !…

(Elle s’approche du piano et prend un morceau de musique.)

Ah !… cet air allemand qu’on dit si beau !… Chantons…

(Riant.)

Tandis que le tyran n’est pas là !

(Elle s’assied à son piano et joue la ritournelle.)

Dieu ! quel charme
Ce chant s’écoule triste et pur comme une larme !
Quel malheur que les vers soient des vers allemands !

(Lisant le titre.)

Le peu que j’en saisis me dit qu’ils sont charmants !